Ce matin en me levant j'étais ...

Ce matin je ne me sentais pas grosse, je n'avais pas bu, je n'avais pas mes règles et il ne pleuvait pas. Je sentais en moi une espèce de boule vicieuse logée dans le haut de mon ventre.J'avais envie de vomir des mots, d'arracher mes cheveux.

J'ai allumé la radio, regardé mon facebook, ordonné mon sac à main. J'avais bien rangé mon crayon à lèvre dedans, je me suis maquillé sur le chemin. J'ai salué mes collègues avec un bonjour dynamique histoire de dire que je ne suis pas invisible. Et puis j'ai enchainé avec ce meme rituel caféine pour tenir la distance. Ma mère m'a appellé trois fois en deux heure, je surprend à l'aimer dés que je réussie à raccrocher. J'ai planté mon ordinateur, perdu mes fichiers mais le chat en or et plastique agitte sa patte sur mon bureau, il me fait signe.

Un Signe ? Je ne sais pas si j'aime mon travail, je ne sais pas si cela a un sens et qu'importe au final. Je suis payée pour saisir ces données, imprimer, poster et prospecter. J'ai acceptée ce contrat libre à moi d'en finir. Mon chat plastique ne fatigue jamais, c'est ca être un bon automate, agir par réflexe. Régularité, précision. En moi je sens une tempête sourde comme un oiseau immobile en plein vol.

Il plane. Je ne suis pas un oiseau j'ai pas d'aile. J'achète du poulet ce soir, Emile aime bien le poulet, il sera content. Attentionnée, organisée. Je sers le repas dés qu 'il rentre comme cela on a plus de temps pour se confier dans le lit ou devant la télé. Propre, reposée et étendue.

Rien, je sens un vertige, une spirale infinie ou au final je glisse doucement. Je ferme les yeux, j'entends sa voie , il chuchote «à demain»avec ces lèvres.

 Demain, demain matin.

Le lendemain matin en me levant j'étais …