Yasumasa Morimura, lorsqu’il devient une femme célèbre.
Nous avons pour habitude sur No Salad thanks de parler de femmes artistes, il est temps de changer un peu tout en restant dans l’esprit du magazine.Pour ceux qui me connaissent personnellement il est facile de deviner mes affinités avec l’Art Japonais. Murakami, Yayoi Kusama sont actuellement les plus représentés sur la scène internationale mais je voudrais attirer votre attention sur un autre artiste japonais dont je trouve le travail d’une qualité et d’une sensibilité théâtrale.
Si la thématique de ce mois-ci est : qu’est ce que la femme ou bien encore c’est quoi être une femme ? Yasumasa Morimura apporte de la poésie à cette question.Cet artiste interprète à travers des reconstitutions de photographies ou peintures, de célèbres actrices, des politiciens et des icônes connues. Ses oeuvres s’ouvrent sur la réflexion du genre, de l’identité et de la reconnaissance sociale et du rapport au sexe. C’est l’art caméléon avec un soupçon d’ironie, une réécriture corporelle d’un patrimoine culturel et collectif.
Cette démarche artistique transforme l’artiste de d’Hitler à Marylin Monroe en passant par les menines de Velasquez. Son visage disgracieux ainsi répété apporte une tonalité décalée et essentielle à son œuvre. Si certains le pensent burlesque, beaucoup s’accordent sur le fait que c’est ce détail, cette particularité physique qui donne une dimension électrique à son travail. Yasumasa Morimura aurait été pourvu d’un visage séduisant que l’on aurait pu croire à des photographies de publicité et parodie. Il est devenu l’outil qui fait sens à toute son œuvre.
L’émotion que suscite son travail naît sans doute de la sincérité et du jeu de l’artiste à travers ses mises en scène. C’est intrigant et même dérangeant de le voir parfois devenir un ou une autre, si vrai(e), si juste. Nous n’avons pas la chance de lui poser la question, de ce qu’est « être une femme »... Il vous faut donc chercher votre réponse avec curiosité dans l’ambiguïté des œuvres de Yasumasa Morimura.
Basilic
ps : je n ai pas mis les noms des oeuvres, cela ne saurait tarder... ou un peu ... si