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No Salad thanks - "Le magazine des femmes qui mordent"
28 novembre 2011

Maisons closes

De nos jours, se faire traiter de « putes » ou de « salopes » fait partie de la vie courante. On les utilise même par plaisanterie. Mais ces mots sont lourds de sens et sont chargés d’histoire.Les maisons closes depuis la nuit des temps, ont toujours fait partie de la vie sociale, qu’elles aient été cachées, ou assumées. Tout le monde voit cette image du bordel du XIXème siècle avec la vieille maquerelle qui boîte, Simone !Mais il y a eu plusieurs formes et cela depuis l’Antiquité. Cependant, ce milieu va être de plus en plus réprimé, caché, réglementé et jugé comme immoral. Mais au fond l’est-il réellement ? Est-ce réellement la question ?Les maisons closes sont nées à Athènes. Elles avaient été inaugurées dans les ports pour les marins. Eh non, ce n’est pas un cliché ! Puis dans le temps, les maisons closes vont être utilisées par les autorités en toute légalité, pendant l’empire romain elles sont placées près des casernes notamment, pour que les soldats puissent évacuer leur frustration. Ce sont les fameux lupanars. D’ailleurs lupanar vient du mot lupa : louve telle une courtisane. Ce qui est marrant sachant que c’est une louve selon la légende qui a nourri Rémus et Romulus. Encore un paradoxe des vieilles légendes.  Image 11

Eh oui c’est un métier, le plus vieux métier du monde dit-on ! Que l’on trouve cela morale ou pas, le débat revient sur le tapis depuis quelques temps. C’est un domaine qui mérite que l’on se penche dessus parce que ce n’est pas qu’une histoire de morale. Depuis la nuit des temps c’est l’un des commerces qui rapporte le plus ! L’âge d’or des maisons closes se trouve en pleine période de la IIIe République.

Image 13

Le gouvernement possédait ce que l’on appelle un Guide rose. Ce guide recensait chaque année ces maisons closes. L’Etat et surtout le fisc bien sûr profitait énormément de ce commerce. Ils prélevaient comme pourcentage : 50 à 60% ! Voyez, l’Etat a souvent profité de cette corne d’abondance et ce depuis très longtemps. L’histoire de la moralité n’intervient que par hypocrisie. C’était un moyen pour certaines personnes de se faire de l’argent bien sur, mais pour d’autres c’était par besoin, en dernier recours.

Puis Marthe Richard impose leur fermeture le 13 avril 1946. Ce qui est ironique sachant son passé de prostituée.Aujourd’hui où en est-on ? Des macs encore plus gourmands, des filles qui arrivent de n’importe où dans le monde et qui se font exploiter. Ces filles des anciennes maisons dites de tolérance n’étaient peut être pas forcément mieux entourées mais elles avaient au moins la chance d’avoir un endroit contrôlé et plus sûr. Plus sûr que le long des rues, seules à faire le trottoir. Elles étaient quand même plus en sécurité. Elles étaient également contrôlées contre les maladies vénériennes.

Image 14Je suis plutôt pour la réouverture des maisons closes mais sans une grosse emprise de l’Etat (même si au vue de l’actualité, cela est une chose plutôt impossible). C’est une possibilité pour faire face à la crise, non ? Avec des amies, on l’a déjà évoqué. Un beau bordel bien chic, avec notre bonne vieille Simone, c’est à réfléchir. Plus sérieusement, cette réouverture permettrait de les sortir de la rue et de la clandestinité. Elles permettront également de mettre fin à l'exploitation et à la maltraitance dont sont l'objet de plus en plus ces péripatéticiennes. Dans les pays où les maisons closes sont autorisées, les filles reversent une somme à leur « tenancier », mais beaucoup moins importante que celle qu'elles pourraient donner à leur « mac » lorsqu'elles racolaient. Après, pourquoi pas penser à des maisons closes mais dans lesquelles elles s'autogéreraient ? Cela peut être une possibilité. Mais de toute manière, il faudrait un gérant ou une gérante comme toutes les maisons d’échangistes, ou autre établissement de ce genre. Dans la relance des débats, il y a eu une série qui a été diffusée : Maison close, créée par Jacques Ouaniche.  

Image 15

Vers 1870, c’est dans un bordel de luxe parisien, le Paradis, que trois femmes tentent d'échapper à la servitude imposée par les hommes. La jeune Rose débarque à Paris à la recherche de sa mère, une ancienne prostituée. Elle est piégée par un rabatteur et enrôlée de force au Paradis. Véra a 35 ans ; elle sait que la fin de sa carrière de prostituée est proche et elle mise tout sur le baron du Plessis, son principal client et le seul en mesure de racheter sa dette. Hortense est la patronne. Elle doit tenir ses filles et résister aux pressions d'un voyou des faubourgs qui lui réclame de l'argent. Je ne cherche pas à savoir si la série est vraiment géniale ou pas, ce qui est intéressant c’est comment on peut voir tous les aspects d’anciens bordels, qui n’offrent pas forcément que des bons aspects. Mais sa diffusion n’est pas innocente et colle plutôt bien avec les débats actuels.

Bien sur, maintenant les femmes qui offrent leur corps ont plusieurs alternatives pour en faire un bon commerce : call girl, escort girl etc… Mais ce n’est pas mon propos.

Il ne faut pas voir les maisons closes comme une question de morale mais plutôt comme une question de sécurité. Pourquoi depuis des lustres, les gouvernements se sont servis de ces maisons closes, ou encore que le fisc en a profité et à présent on les interdit pour une question de morale ? Ce n’est qu’hypocrisie. Il faut penser à toutes ces femmes sans aucune sécurité, aucune reconnaissance et qui payent leurs impôts, ce qui est ironique une fois encore. L'imposition des revenus de la prostitution pose un certain nombre de problèmes, tant du point de vue de l'Etat que pour les personnes prostituées. L'imposition me paraît comme une contradiction.

Mais cela est encore un autre débat qui me semble important. Je vous invite à aller voir ce site qui tente d’éclaircir la question : http://www.senat.fr/rap/r00-209/r00-20915.html


Muscade

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Commentaires
M
Bel article... je pense que la réouverture des maisons closes n'est pas la solution, en Allemagne c'est toléré, cela ne règle pas le problème. Cela créer des espaces où l'état ferment les yeux... c'est encore pire. <br /> <br /> Maëlle.
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